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Cadre de mesure et de surveillance de la sécurité, élaboré au Royaume-Uni par Charles Vincent, Susan Burnett et Jane Carthey, s'appuie sur des données scientifiques et des expériences pratiques pour encadrer de façon plus large la mesure et la surveillance de la sécurité. S'appuyant sur les pratiques exemplaires dans le domaine des soins de santé et dans d'autres secteurs, le Cadre comporte cinq dimensions. Il propose aux utilisateurs une série de questions qui permet d'aborder d'un point de vue conceptuel un problème de sécurité des patients et de l'analyser en détail.
Depuis 2016, l'ICSP collabore avec des équipes de soins de santé de l'ensemble du Canada pour faire avancer nos connaissances et notre expérience du Cadre de mesure et de surveillance de la sécurité au Canada. Voici les principaux enseignements tirés de ces collaborations :
Le Cadre de mesure et de surveillance de la sécurité (CMSS) :
- crée une vision plus holistique de la sécurité;
- modifie notre point de mire en matière de sécurité — l'on ne focalise plus uniquement sur les préjudices subis;
- favorise une compréhension commune et cohérente de la sécurité;
- change notre façon de considérer la sécurité;
- favorise notre transition de la gestion des risques à la gestion de la sécurité;
- nous amène à passer du rapport de mission d'assurance et de la reddition de comptes à une « pratique d'enquête »;
- nous donne les moyens d'agir de façon proactive en matière de sécurité;
- encourage une culture de responsabilité collective en matière de sécurité;
- favorise la compréhension du fait que la sécurité du personnel et des patients vont de pair;
- accorde de l'importance au savoir-être (p. ex. les habiletés d'écoute, d'observation et de perception);
- reconnaît la valeur des patients et des soignants dans la mise en œuvre de la sécurité.
« La sécurité des patients consistait souvent à prendre en chasse des événements préjudiciables qui s'étaient produits auparavant. Vous constaterez souvent qu'une politique ou une réglementation tente de résoudre un problème ou de réparer le mal causé par le passé. Nous assistons à présent à l'émergence d'un nouveau concept de la sécurité qui transcende les préjudices du passé et met l'accent sur la création de systèmes sécuritaires. Je crois que par le passé nous avons focalisé plutôt sur leur absence [de préjudices]. Selon cette conception, si nous avons subi un préjudice, nous ne sommes donc pas en sécurité; si nous pouvons éliminer ces préjudices ou canaliser nos efforts là où les préjudices graves ont eu lieu, alors nous serons plus en sécurité toujours selon cette conception. Or, je crois que c'était une erreur. Nous évoluons dans un environnement très complexe. Aussi, ce n'est pas au moyen d'une politique ou d'une liste de vérification que l'on peut anticiper, réagir ou répliquer. La réponse doit venir de la dynamique qui anime une équipe, de la façon dont les gens pensent et saisissent les choses. C'est la différence que je constate à présent dans notre façon de penser la sécurité. »
Petrina McGrath, directrice générale, Qualité et sécurité, Autorité sanitaire de la Saskatchewan
