En tant qu'unique professionnelle en prévention des infections de la Régie des hôpitaux du Yukon, Samantha Stewart s'engage dans de nombreuses directions pour s'attaquer aux infections et trouver des moyens pour réduire les taux d'infection. L'Hôpital général de Whitehorse (WGH) cherchait à élaborer un système de signalement plus rapide pour pouvoir réagir plus vite lors de l'émergence d'infections. Quand les plans en vue de la Vérification des infections du site opératoire (ISO) ont été annoncés, Samantha était heureuse d'y participer.
« Cette vérification constituait notre point de départ », nous explique Samantha Stewart. « Aucun système de suivi formel n'était en place et nous ne savions vraiment pas si nous étions conformes à une, deux ou quelque pratique exemplaire de prévention des ISO que ce soit. Nous avions de la difficulté à obtenir des données, nous ne connaissions pas notre situation par rapport aux autres hôpitaux et nous n'étions pas sûrs de la méthode à employer pour se comparer, sinon à nous-mêmes. La vérification nous a fourni une bonne base de référence pour savoir à quel point nous nous conformions aux pratiques exemplaires et aux recommandations exposées dans la Trousse En avant! de prévention des ISO des Soins de santé plus sécuritaires maintenant! ».
Samantha a pris en charge la vérification, en suscitant d'abord l'adhésion du personnel du bloc opératoire, de l'unité chirurgicale et des gestionnaires des unités chirurgicales ambulatoires. Des formulaires furent placés dans les dossiers des patients et Samantha a offert de courtes séances d'information au personnel de première ligne pour qu'il sache ce qu'il vérifiait. Elle élabora un système d'enveloppes dans l'unité pour les formulaires complétés, qui devaient ensuite être recueillis et vérifiés par Samantha avant d'être soumis au Système de mesure de la sécurité des patients. Si un renseignement manquait ou que le formulaire devait être mieux rempli, il était facile de faire des mises à jour pour s'assurer que les données soient aussi exactes que possible. Avec l'aide du personnel de première ligne, 133 dossiers de patients ont été vérifiés au cours du mois de février 2016.
« Notre personnel était plus réceptif au formulaire de vérification et l'adoptait une fois qu'il en connaissait l'objectif final et qu'il avait mieux compris que le projet auquel il participait allait nous aider à améliorer les soins pour assurer la sécurité de nos patients », poursuit Samantha. « De façon générale, les gens n'avaient pas de problème à remplir le formulaire, mais certains avaient de la difficulté à trouver le temps de le faire durant leur journée déjà très occupée. ».
Samantha a tiré plusieurs leçons de cette vérification. Souvent, le personnel présume que l'infection a pu être causée par le chirurgien ou l'équipe du bloc opératoire. Cependant, quand les renseignements recueillis grâce à la vérification sont partagés entre les étapes préopératoire, périopératoire et postopératoire, le personnel réalise que l'infection du site opératoire et sa prévention s'applique à tout le continuum de soins, depuis la période qui précède l'admission du patient jusqu'à son congé.
« Parmi tous nos efforts et les meilleures pratiques formulées dans la Trousse En avant! de prévention des ISO, le rôle du patient doit aussi être mis à contribution », précise Samantha. « L'hygiène des mains et le soin des plaies après le congé peuvent jouer un rôle particulièrement important dans les taux d'infection. Nous nous concentrons présentement sur la façon de responsabiliser les patients et d'accentuer leur rôle en matière de prévention des infections se rapportant à l'hygiène des mains. ».
La vérification a aussi aidé à identifier ce qu'ils faisaient de bien et ce qu'ils devaient améliorer. « La vérification a donné l'occasion de se comparer à d'autres participants, ainsi qu'à certains aspects de la Trousse En avant! », ajoute Samantha. « Selon les tendances nationales observées, nous savons que nous pouvons améliorer le réchauffement préopératoire des patients et nous allons examiner de meilleures pratiques pour y arriver. Nous avons aussi constaté que nous pouvions améliorer la documentation sur le bain/douche préopératoire et le contrôle de la glycémie, quant à savoir s'ils avaient été effectués de façon appropriée ou si l'information était facilement accessible dans le dossier. Ce ne sont que quelques points auxquels nous devons remédier pour s'assurer que nous nous conformons à l'ensemble de la démarche exposée dans la Trousse En avant! de prévention des ISO. ».
Parmi les changements de procédures envisagés, citons : la normalisation des 2 g de céfazoline/Ancef pour les patients préopératoires concernés; une enquête sur l'usage de povidone-iode avec de l'alcool; et l'interruption appropriée des antibiotiques prophylactiques. La documentation sera aussi améliorée afin de noter la durée de l'administration d'antibiotiques avant l'opération; la température du patient à la fin de l'opération; et si le patient a reçu une douche préopératoire.
Somme toute, Samantha s'est dite heureuse de voir que les résultats de l'Hôpital général de Whitehorse étaient à la hauteur des grandes administrations et de plusieurs autres hôpitaux. « Je suis pas mal fière de notre équipe », déclare Samantha. « Nous procédons actuellement au traitement des résultats et nous nous préparons à les présenter aux intervenants qui ont pris la peine de recueillir les données pour nous et qui y ont mis toute leur énergie. Nous voulons que cette mesure constitue une amélioration concrète pour qu'ils sachent que tous leurs efforts sont appréciés. Si le personnel ne connaît pas l'utilité des données, ça alimente la négativité. S'ils peuvent voir que nous utilisons cette information pour améliorer la qualité des soins, ils comprendront aussi l'importance de participer à une telle vérification. ».
« À mon avis, la Vérification des ISO est un beau cadeau, bien emballé, avec une boucle dessus », conclut Samantha. « On vous fournit un outil de vérification pour que vous puissiez vous comparer aux meilleures pratiques nationales, un outil facile à utiliser, qui fait ressortir des données qui sont analysées pour vous. Il devient alors très facile d'obtenir et d'utiliser l'information de façon efficace. Si j'avais eu à faire toute la vérification, recueillir les données, les analyser et les rapporter, une vérification comme celle-là n'aurait pas été possible. ».