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10/20/2017 2:30 AM

Dr. James Ruiter.jpgComment innover en éducation et susciter des points de vue? Jim Ruiter a la réponse : une pièce de théâtre en trois actes

Jim, pouvez-vous nous parler de votre initiative?

Au début de 2017, le district II de l'American College of Obstetricians and Gynecologists a sollicité les services de Salus GlobalMD, dans le cadre de son atelier Bundle Implementation Workshop se tenant à Albany, New York, afin de livrer une présentation aux représentants des obstétriciens et gynécologues de nombreux hôpitaux de l'État de New York.  Il s'agissait d'une séance de 90 minutes devant un groupe de spécialistes universitaires chevronnés visant à leur montrer comment utiliser la simulation de façon efficace. 

Alors que je jonglais avec cette possibilité, je me sentais nerveux. Je ne suis pas un expert en simulation, pas plus que ne l'est l'organisation pour laquelle je travaille.  Salus GlobalMD est fière de son expertise en travail d'équipe, en communication et en formation d'équipes ultra efficaces. Avec cela en tête, je me demandais comment j'allais maintenir l'intérêt d'un tel groupe pendant 90 minutes sur un sujet dont ils connaissent déjà toutes les ficelles.  Je me suis mis à réfléchir sur les succès de Salus Global et du programme MOREOB® obtenus jusqu'ici et j'ai commencé à compiler des trésors de sagesse à partager. Pendant que j'en dressais la liste, j'ai compris que cela pouvait être une autre de ces conférences assommantes, une présentation dont on ne retiendra pas grand-chose. Plus j'y réfléchissais, plus je me rendais compte qu'il fallait présenter dans un format qui allait permette aux personnes dans la salle de développer leurs propres points de vue. Je me demandais si une démo était indiquée pour atteindre ce but, mais je n'ai moi-même jamais été bien impressionné par les démos, qui généralement ne sont pas à la hauteur.  Il me fallait trouver le moyen de créer des scénarios, qui donneraient aux spectateurs l'occasion de faire leurs propres déductions.  Et donc, je me suis retrouvé engagé dans un processus d'écriture, qui a mené à la création d'une pièce de théâtre. Par une pièce de théâtre, je pouvais mettre en relief les avantages et les défis de la simulation. Une pièce de théâtre pouvait créer la perspective et l'impact que je recherchais.

Comment avez-vous monté la pièce?

Je lui ai donné une structure en trois actes, afin de démontrer les utilisations potentielles de la simulation, au-delà des simples objectifs éducatifs. Les trois actes nous permettent de reprendre deux fois le même scénario de simulation clinique en utilisant deux approches de simulation différentes.  La confrontation des deux approches permet aux spectateurs de forger leurs propres idées. Dans le premier acte, le narrateur entre sur scène et interagit avec les personnes présentes, tentant de soutirer de l'assistance ce qu'elle connaît de la simulation -  essentiellement pour cerner le point de départ où se situe l'assistance. Le premier acte met la table pour les deux actes qui suivent.

Dans le deuxième acte, les acteurs jouent un scénario de simulation d'une certaine manière, que j'appelle une version scénario en continu (aucune pause jusqu'à la fin du scénario, moment où l'équipe fait la récapitulation).   

Dans le troisième acte, les mêmes acteurs jouent le même scénario, mais en version pause-scénario (où les objectifs sont énoncés d'avance, et où les participants sont encouragés à interrompre le scénario pour discuter des idées qui leur viennent en tête – et ensuite ils font la récapitulation).  L'acte III leur permet de voir une simulation menée dans un cadre d'amélioration de la qualité continue, utilisant une modalité qui bâtit le sentiment de sécurité psychique et la confiance organisationnelle. Durant le dénouement, les acteurs s'amènent à l'avant-scène et l'assistance interagit avec eux, et à en juger par le nombre de mains levées, nous pouvions présumer d'un nombre grandissant de personnes aspirant à mettre au point leur propre programme de simulation.  

La première fois que nous avons présenté la pièce, j'avais recruté quatre acteurs. J'en voulais sept, mais les quatre se sont révélés un véritable cadeau. J'ai rapidement réécrit le script pour présenter un scénario où une autre urgence se produit simultanément. Nous pouvions dépeindre fidèlement les ressources limitées dont le personnel généralement dispose en situations d'urgence. Pour réaliser la simulation, nous avons assigné des rôles de narrateur, de facilitateur de la simulation et de membres du personnel. J'ai pris soin de bien refléter l'état d'esprit dans lequel se trouve l'acteur dans le scénario, ce qui est essentiel au succès de la simulation ou à sa valeur.

Pour que les personnes dans l'assistance puissent former leurs propres points de vue, il ne s'agissait pas seulement de jouer la pièce, mais de figer l'action pour entrer dans la tête des acteurs de façon ponctuelle durant la pièce.  Ainsi le narrateur, à des moments prédéterminés, en réponse au langage corporel par exemple, arrête l'action sur la scène pour demander à l'assistance ce que les acteurs pensent à ce moment précis. L'acteur dévoile ensuite son état d'esprit dans un soliloque. En utilisant la rétroaction de l'assistance et des scripts multi-facettes, et ce, grâce à la simulation menée dans un cadre d'amélioration de la qualité continue, nous pouvions démontrer à quel point l'adaptation des systèmes, censés être adaptatifs, est complexe.

Qu'est-ce qui, selon vous, a contribué au succès de cette approche d'apprentissage auprès de votre public?

Plusieurs aspects ont contribué au succès de la pièce. Tout d'abord, nous avons reproduit des scènes réelles du milieu de l'obstétrique. Nous avons choisi le scénario d'une hémorragie post-partum, couplée à une deuxième urgence simultanée, un prolapsus du cordon au fond du couloir, ce qui a rendu nos ressources humaines insuffisantes.  Le scénario était bâti en fonction de situations réelles génératrices de stress auxquelles les gens dans l'assistance pouvaient s'identifier d'emblée.

Parmi les aspects du scénario, il y avait le fait qu'on ne pouvait accéder facilement au cabinet réfrigéré des médicaments.  Pour aller chercher le médicament nécessaire, l'infirmière a dû quitter le site, laissant le médecin seul avec sa patiente. Lors de cette scène, nous pouvions susciter la réflexion en figeant l'action et en demandant aux gens dans l'assistance d'exprimer leurs pensées, et ensuite aux personnages de la pièce de livrer les leurs. Le fait d'interrompre le jeu des acteurs nous a permis de susciter des apprentissages qui autrement n'auraient pas été possibles.

Enfin, en divisant la pièce en trois actes, cela permettait de mettre en scène le même scénario de deux manières, tout en donnant le temps à l'assistance d'interpréter et de décortiquer chaque représentation. Cette approche fournissant deux exemples comparatifs a permis à l'assistance de forger ses propres idées sur la simulation. Ceci faisait partie intégrante du résultat idéal visé, soit que les gens de l'assistance repartent avec de nouvelles façons de voir qu'ils peuvent appliquer dans leur propre pratique.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres qui planifient ou dispensent des formations sur la simulation?

Le premier conseil qui me viendrait à l'esprit est de concevoir la formation de la façon qui, à votre avis, rejoint votre public. Cet exemple n'est pas une solution universelle. Faites ce qui fonctionne avec votre public cible et vous permet d'atteindre vos objectifs. 

Je rappellerais aux gens que vous ne pouvez pas combler toutes les lacunes du processus seulement par la simulation. Vous pouvez détecter les lacunes grâce à la simulation et aborder les enjeux au moyen d'un cadre d'amélioration de la qualité continue, qui peut conduire à une variété de stratégies pour corriger la situation. Vous devez offrir la simulation dans le contexte d'un cycle continu de l'amélioration de la qualité.  

En conclusion, je voudrais souligner le fait que la simulation est un outil puissant, beaucoup plus puissant que juste enseigner. Elle aide à créer un sentiment de sécurité psychique et à reconnaître les frontières externes de la sécurité d'une organisation (permettant de les repousser); elle procure des occasions de s'engager et d'aborder les enjeux et consolide le système de soins.

Plus important encore, la simulation peut aider à instaurer une culture de sécurité à l'échelle de l'organisation et à créer des systèmes plus sécuritaires et durables.  Cependant, si une simulation est utilisée isolément, rien ne changera!

Où les gens peuvent-ils s'adresser pour en apprendre davantage?

Ils peuvent me joindre personnellement via Salus GlobalMD à http://www.salusglobal.com/contact-us

Salus Global Logo.jpg 

Nous remercions Dr James Ruiter pour son précieux temps et ses points de vue. Joignez-vous à nous le mois prochain alors que nous nous entretiendrons avec Patrick Nellis, un autre leader qui incarne l'esprit du programme VIREZ en mode sécurité, afin d'en apprendre davantage sur le lancement de son nouveau livre sur la sécurité des patients intitulé Ready for My Surgery: Be Informed, Stay Safe and Take Control During Your Journey Through Surgery.