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10/18/2016 6:00 PM

Lorsque l'International Medication Safety Network (IMSN) se réunira à Toronto le 24 octobre 2016 pour la réunion mondiale de réglementation 2016 de l'IMSN, les délégués de 27 pays membres, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les régulateurs invités partageront leurs points de vue et leurs préoccupations relatives à l'étiquetage, l'emballage, à la nomenclature et aux erreurs de médication associées sur le plan mondial.

M. Wu Tuck Seng, président du comité national de sécurité des médicaments, ministère de la Santé, et directeur adjoint et chef du département de pharmacie, hôpital universitaire national de Singapour, suivra de près les discussions sur la façon d'utiliser la technologie et l'automatisation pour améliorer la sécurité des médicaments, et notamment le codage à barres. Actuellement, le codage à barres de médicaments n'est pas obligatoire à Singapour, mais on y travaille afin d'arriver à établir la conformité sur le plan national, similaire à ce qui se fait aux États-Unis, si possible.

« Je veux en savoir plus sur le codage à barres; les stratégies que nous pouvons employer, les défis et comment mettre en œuvre les codes-barres au niveau national pour tous les médicaments », déclare M. Wu. « Je veux savoir comment d'autres organismes ont travaillé avec des fabricants de produits pharmaceutiques quant aux codes-barres et à la sécurité des médicaments. »

En ce qui concerne les erreurs liées à la médication et la sécurité des médicaments, Singapour utilise une méthodologie d'analyse des causes souches afin d'établir ce qui s'est produit et pourquoi, et ce qui peut être fait pour prévenir les erreurs de médication sur le plan des gens, des processus et du système. « La majorité des erreurs de médication se produisent au stade de la prescription et de l'administration du médicament plutôt que lors de la distribution », précise M. Wu. « Nous devons mieux comprendre les conditions qui favorisent les erreurs et apprendre comment améliorer nos systèmes, processus et le personnel de manière holistique en analysant nos erreurs et accidents évités de justesse. Les prestataires de soins peuvent nous mettre à l'affût de problèmes potentiels avant qu'ils ne se produisent. Les médicaments que nous utilisons aujourd'hui sont plus puissants et sophistiqués. Par conséquent, nous devons être encore plus vigilants et faire participer les membres du personnel et collaborer avec ceux qui s'occupent du stockage, de la préparation et de l'administration des médicaments ».

M. Wu explique que les erreurs de médication qu'il constate sont souvent le résultat de facteurs tels que la mauvaise dilution, la mauvaise concentration ou la mauvaise dose administrée. Pour réduire les risques, les hôpitaux de Singapour ont utilisé des prémélanges lorsque disponibles. Ils ont notamment essayé d'obtenir de l'héparine à des doses prémélangées, mais jusqu'à présent, ces efforts n'ont pas abouti.

Les erreurs de médication impliquant les opioïdes sont directement liées à la façon dont ces médicaments sont tirés dans la seringue, puis administrés. Une ampoule de morphine d'injection contient typiquement 10 mg. Souvent, la dose prescrite est inférieure. Par exemple, si la dose nécessaire est de 5mg, seulement la moitié du volume devra être aspirée dans la seringue. Cependant, la pratique habituelle est telle que l'infirmière/le médecin tirera la dose complète de 10mg dans la seringue, et avant l'administration du médicament, le volume non requis sera vidé avant l'injection. Malheureusement, c'est lorsqu'un autre membre du personnel a la tâche d'administrer le médicament et ne vérifie pas le dosage ou pense que la dose est exacte, on administre par erreur 10 mg au lieu de 5 mg. « C'est un problème lié à la pratique et au processus, et non un problème de concentration du médicament. L'objectif est de veiller à ce qu'on n'administre que ce qui est prescrit », ajoute M. Wu.

Pour assurer la sécurité de l'insuline, un hôpital de Singapour a mis au point un dispositif de bouchon du flacon d'insuline qui se place sur le flacon. Une fois en place, il ne peut pas être enlevé. Ce bouchon ne permet d'utiliser que des seringues à insuline pour tirer l'insuline du flacon. Il ne permet pas d'utiliser des seringues non prévues pour l'insuline. Il s'agit d'une fonction de forçage. Le dispositif coûte environ 20 $ (Singapour) par unité (20 $ CAN).

Le programme de la réunion mondiale de réglementation de l'IMSN portera sur l'étiquetage des fabricants et les médicaments à apparence et à consonance similaires. L'IMSN travaille avec l'OMS pour élaborer une nomenclature internationale pour y remédier. « Ces questions relatives à la sécurité des médicaments continuent à nous défier et elles sont importantes », indique M. Wu. « Nous pouvons atténuer les erreurs de médication en introduisant une nomenclature spécifique pour les médicaments à apparence et à consonance similaires afin de mieux les distinguer comparativement à uniquement par l'emballage et l'étiquetage. »