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11/2/2016 7:00 AM

Félicitations à l'Équipe spécialisée en réadaptation au Lyndhurst Spinal Cord Centre du Réseau universitaire de santé (RUS) de Toronto, qui a reçu une mention d'honneur dans le cadre du Prix de l'équipe/organisation championne 2016 pour avoir créé un processus de congé qui assure une transition sécuritaire entre la réadaptation des patients hospitalisés et la communauté.

La transition des soins, particulièrement au congé, représente une certaine vulnérabilité pour les patients et elle ne se passe pas toujours bien.  La sécurité de ces transitions peut être compromise et entraîner des réadmissions lorsque les patients ne sont pas préparés à quitter l'hôpital de façon adéquate.  L'équipe spécialisée en réadaptation au Lyndhurst Spinal Cord Centre de Toronto assure la prise en charge des compétences générales, telles que la gestion de la pharmacothérapie, la détection précoce des symptômes à surveiller et le recours aux personnes-ressources compétentes en cas de problème, pour garantir des transitions sécuritaires entre la réadaptation des patients hospitalisés et la communauté.

Sandra Mills et Heather Flett ont codirigé le projet pilote du Sommaire du congé axé sur le patient (SCAP) afin d'élaborer et de mettre en œuvre un processus de congé dans le contexte de la réadaptation suite à une lésion de la moelle épinière.  Le SCAP est un outil et un ensemble de changements de processus simples qui ont été conçus à la fois par les patients et les prestataires.  La réaction des patients et des cliniciens qui ont participé au projet pilote a été extrêmement positive.

En mai 2016, le programme pilote s'est transformé en une nouvelle norme de pratique au Lyndhurst Centre, devenant ainsi le premier outil d'autogestion de ce genre au Canada pour les patients souffrant d'une lésion de la moelle épinière, dans le cadre d'un processus où le patient confirme les instructions du SCAP pour démontrer qu'il les comprend (méthode 'Teach back').

« La réunion SCAP est centrée sur la consolidation des apprentissages du patient », explique Heather Flett, chef de la pratique avancée en réadaptation des personnes handicapées par une lésion de la moëlle épinière.  « La réunion SCAP n'est pas une réunion qui sert à planifier le congé.  Il existe déjà une rencontre qui réunit les patients, les familles et toute l'équipe interdisciplinaire pour discuter de la mise en congé.  La réunion SCAP se concentre sur l'auto-efficacité, afin de déterminer s'il y a certains points qui n'ont pas été bien compris par le patient et qui pourraient être discutés avant le congé. »

Le processus SCAP comprend un sommaire écrit, présenté dans un format facile à comprendre, qui englobe cinq composantes clés et une méthode Teach back pour former les patients.  La première section, dans le cas des SCAP spécialement conçus pour les lésions de la moelle épinière, a trait aux médicaments et engage la conversation sur la confiance qu'a la personne en elle-même et sur son aptitude à gérer sa pharmacothérapie, ainsi qu'aux soins liés à l'élimination urinaire une fois à la maison.

La deuxième section est le plan de soins.  Il comprend les aspects spécifiques aux lésions de la moelle épinière, tels que la déglutition et la respiration, la peau, la vessie, l'intestin, la douleur, la mémoire, l'habillement et le bain, l'alimentation, la mobilité et les transferts, l'équipement, les achats et la préparation des repas, le logement, les relations et l'adaptation psychologique, les moyens de transport et les loisirs. « Nous posons des questions, comme « comment planifiez-vous aller à la toilette à la maison ? », pour que la personne nous dise ce qu'elle a appris des leçons de réadaptation », nous explique Sandra Mills, éducatrice pour les patients et les familles au Centre Lyndhurst.  « La méthode Teach back confirme la capacité du prestataire de soins à former le patient et à identifier ce qu'il sait ou ne sait pas pour que nous puissions combler cette lacune avant le congé. »

La troisième section s'intéresse aux signes et aux symptômes et aux réactions à avoir s'ils apparaissent. Son contenu identifie les pires scénarios auxquels les patients pourraient être confrontés à la maison, comme une aggravation des enflures ou des douleurs, une infection urinaire ou une chute, etc.

La quatrième section donne la liste des références et des visites pour les patients externes.  L'équipe du projet s'est aperçu que les patients aimaient avoir leurs rendez-vous et leurs références au même endroit pour savoir exactement quoi faire durant les premières semaines de leur retour à la maison.

La dernière section fournit une liste de personnes-ressources (Mes contacts).  « Cette section est l'une des plus importantes que le patient apporte à la maison », précise Sandra Mills. « Il s'agit d'une liste complète de contacts personnalisés pour qu'une fois à la maison, le patient sache exactement qui il doit appeler s'il a une question ou un problème.  Ces contacts comprennent aussi bien des personnes-ressources de Lyndhurst que de la communauté. »

Le financement du projet pilote original SCAP a été accordé par OpenLab, une entreprise du RUS installée au Toronto General Hospital, qui se spécialise dans la conception et l'innovation et se consacre à trouver des solutions créatives pour transformer la prestation des soins de santé et l'expérience des patients.  « Nous avons reçu du financement des premiers à avoir adopté ce processus au RLISS du Centre-Toronto et nous avons pu ainsi nous assurer les services d'un coordonnateur de projet et de deux conseillers pour les patients afin de faire progresser le projet rapidement », ajoute Sandra Mills.

Deux anciens patients souffrant d'une lésion de la moelle épinière ont fait partie intégrante de l'équipe du projet et ont été de véritables partenaires dans la conception du projet, son élaboration et sa mise en œuvre.  « Nous avons voulu avoir les idées de nos conseillers de patients sur le contenu du SCAP, sur la façon de poser des questions et sur le format idéal de la réunion SCAP », nous dit Heather Flett.  « Les conseillers des patients ont dirigé des groupes de discussion et ont fait des entrevues téléphoniques et en tête-à-tête pour recueillir de l'information et valider le modèle SCAP.  Quand ils parlaient aux autres patients, ils pouvaient mieux s'en rapprocher étant donné leur propre expérience, et ainsi, l'information recueillie était bien plus riche que si elle n'avait été obtenue que par les prestataires de soins de santé. »

Joanne Zee, directrice clinique principale du Programme de neurotraumatologie au Centre de réadaptation Lyndhurst de Toronto, a soumis la candidature de l'équipe SCAP pour le Prix de l'équipe ou de l'organisation championne 2016. « L'engagement des patients et leur collaboration à la restructuration a transformé un simple sommaire du congé en un processus de congé axé sur le patient, sur la sécurité, l'autogestion et le renforcement de la confiance », ajoute Joanne Zee.  « L'apport des conseillers des patients dans l'équipe afin de mieux comprendre les besoins et les expériences des patients était indispensable pour réussir à créer un système de mise en congé plus sécuritaire. »

SoinsSantéCAN et l'Institut canadien pour la sécurité des patients s'associent pour décerner les Prix des champions qui soulignent la contribution de champions en matière de sécurité des patients, c'est-à-dire des patients/membre des familles bénévoles et des équipes/organisations qui, grâce à leur leadership et à leur travail de collaboration exemplaires, ont suscité des changements et permis d'accroître la sécurité des soins de santé en mobilisant les patients et les familles. Le Prix de l'équipe ou de l'organisation championne est remis à une équipe ou une organisation ayant contribué, grâce à des soins exemplaires axés sur le patient et à des pratiques de mobilisation des patients, à concrétiser un projet ou une  initiative ayant généré une amélioration notable des résultats en matière de sécurité des patients.