L’année 2020 a été proclamée par l’Organisation mondiale de
la Santé l’Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier. Au
Canada, la Semaine nationale des soins infirmiers a lieu la deuxième semaine de
mai. Avec toute la pression et l’incertitude causées par la COVID-19, nous
comptons plus que jamais sur le personnel infirmier en première ligne des soins
de santé. Dans ces récits, nous rendons hommage à notre personnel, à nos amis et
à nos partenaires qui ont choisi cette vie héroïque de sacrifice et de service.
« Je suis infirmière », nous dit Maureen Sullivan-Bentz, gestionnaire
principale de programme à l’Institut canadien pour la sécurité des patients. « Je
me sens si privilégiée et honorée du fait que ma carrière m’ait permis de
m’occuper de patients et de leurs familles à l’un des moments les plus
vulnérables de leur vie. Il ne faut jamais sous-estimer la valeur de l’écoute
et de la gentillesse. »
Maureen a obtenu un baccalauréat en sciences infirmières à l’Université
Queen’s en 1986. Son premier emploi - et sa véritable passion - a été de
travailler à l’unité de soins intensifs pédiatriques du Centre hospitalier pour
enfants de l’est de l’Ontario à Ottawa. Elle a continué à l’USIP de l’Hôpital
de Montréal pour enfants tout en terminant sa maîtrise à l’Université McGill et
a passé la plus grande partie de sa carrière à travailler avec des nouveau-nés
et des enfants gravement malades. Elle a travaillé dans de nombreux autres domaines
des soins infirmiers et a enseigné à temps partiel dans le cadre du programme
de baccalauréat en sciences infirmières de l’Université d'Ottawa pendant 25 ans.
« Et maintenant, à l’ICSP, je suis responsable du portefeuille de l’éducation
et du renforcement des capacités », explique Maureen. « C’est un
poste tout désigné pour moi et la transition s’est faite assez facilement. Mes
antécédents cliniques, ma position de leader et mon expérience en enseignement
des sciences infirmières contribuent tous aux projets sur lesquels je
travaille. J’aime être créative dans la prestation de l’enseignement des soins
de santé et ce rôle m’a certainement donné l’occasion de le faire. »
Toutefois, ce nouveau rôle ne change pas qui elle est.
« Lorsque le monde regardait et attendait de voir ce qui allait se
passer avec la COVID-19, puis que l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré
une pandémie, j’ai tout de suite pensé que je devais me préparer à
aider », dit Maureen. « Je ne peux que décrire mon désir inhérent
d’intervenir et de faire tout ce qui est nécessaire dans une crise sanitaire
donnée - « infirmière un jour, infirmière toujours », comme on dit.
C’est comme un automatisme qui survient tout simplement, puis on fait ce qu’il
faut pour que ça se produise. »
Elle s’est mise en contact avec sa grande région rurale de l’Ontario pour
leur offrir son aide. Elle a ainsi fait partie de l’équipe qui a mis sur pied
le centre virtuel de triage et d’évaluation du comté de Renfrew en seulement 12
jours. Le programme fournit des évaluations virtuelles initiales par des
médecins de famille et des infirmières praticiennes, une évaluation à domicile
et une capacité de surveillance à distance par des paramédicaux de la
communauté, puis, si nécessaire, une transition vers un médecin en milieu de
soins actifs de la communauté ou un médecin en soins palliatifs. Il offre
plusieurs niveaux de soins conçus pour détourner les visites et les transferts
vers les services d’urgence locaux. Le programme a reçu en moyenne 80 à 100
appels par jour et a évalué plus que 2600 patients en sept semaines.
En tant qu’infirmière, Maureen estime que la sécurité des patients doit
être intégrée dans chaque aspect de tout ce qu’elle fait, chaque jour. Elle
doit toujours être une priorité. C’est pourquoi elle se sent si frustrée
lorsque, pendant la pandémie à laquelle nous sommes confrontés, les infirmières
n’ont pas l’équipement nécessaire pour faire leur travail.
« Je suis tellement frustrée que les gens croient que les prestataires
de première ligne ont tout le soutien et les fournitures dont ils ont
besoin », rage-t-elle. « Je connais des gens qui ont attrapé la COVID
en portant les mêmes EPI pendant des
jours. Ils ont travaillé jusqu’à ce que leur blouse ou masque se déchire, puis
ont dû passer par trois niveaux d’approbation avant de pouvoir en obtenir une
autre. Mes filles travaillent comme infirmières aux États-Unis et Canada -
elles sont toutes les deux confrontées aux mêmes problèmes. En fin de compte,
nous devons considérer la COVID comme un problème de sécurité des patients et travailler
avec les décideurs, les régulateurs, les éducateurs, les prestataires, les
patients et les familles pour être mieux préparés à la prochaine pandémie.
Cette situation doit être empêchée de se reproduire. Il sera essentiel de
travailler ensemble pour renforcer la présence de la sécurité des patients dans
l'ensemble du système de santé. »
L’Institut canadien pour la sécurité des patients rend
hommage aux efforts de tout le personnel infirmier - en fait, de tous les
fournisseurs de soins de santé - du Canada et du monde entier. Ils comptent
parmi nos plus ardents défenseurs de la sécurité des patients et des soins aux
patients. La sécurité des patients est absolument essentielle à la qualité des
soins de santé, et nous dépendons des infirmières et des infirmiers à tous les
jours.
Merci.