Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, du 18 au 24 novembre
Antimicrobiens : Substances telles que les antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires, utilisées pour stopper ou inhiber la croissance microbienne.

En cette situation de pandémie, le monde entier a concentré son attention sur la santé, la maladie et la mortalité ainsi que le poids du confinement sur nos existences. Nous avons dû, par la force des choses, revoir nos schèmes de pensée habituels sur notre santé et celle des membres de notre famille et de notre communauté. Pandémie oblige, nous devons sans cesse nous rappeler que le fait d'être en santé, malgré toute son importance, n'est sans doute pas suffisant. Nous sommes assaillis de points de vue discordants sur la prévention, l'immunité, la vaccination, le contrôle des infections, l'importance de la protection de la santé publique par rapport à la sauvegarde de l'économie et l'adéquation entre les mesures prises et les mesures requises pour protéger les Canadiens, particulièrement les plus vulnérables. Alors que de nombreuses personnes suivent fidèlement l'abondante presse sur le sujet, d'autres se disent saturés d'un trop-plein d'informations et de conseils non sollicités.
La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens se déroule du 18 au 24 novembre. Bien que nous soyons, avec raison, absorbés par l'évolution de la pandémie de COVID-19, nous ne pouvons négliger l'enjeu de la résistance aux antimicrobiens et ses conséquences, surtout à ce moment-ci, où davantage de Canadiens se retrouvent à l'hôpital dû à la COVID-19. Malheureusement, certains patients atteints du virus SARS-CoV-2 peuvent nécessiter une hospitalisation prolongée. En outre, cette autre menace les guette, soient les infections bactériennes ou fongiques qui sont résistantes à l'antibiothérapie de première intention. Des organismes pathogènes résistants et tenaces se sont développés, à la faveur d'une utilisation abusive ou excessive à long terme des médicaments antimicrobiens chez les humains et les animaux ainsi que dans les végétaux, les aliments, la nourriture pour animaux et l'environnement. Ces organismes résistants aux antibiotiques peuvent se propager dans les milieux de soins et mettre à risque les patients recevant des soins standard, telle une dialyse, une chirurgie ou une césarienne.
Les médicaments antimicrobiens sont grandement appréciés, mais leur utilisation est parfois inappropriée. Dre Hanan Balkhy, sous-directrice générale chargée de la résistance aux antimicrobiens de l'OMS, souligne l'importance d'administrer le bon médicament, à la bonne personne, au bon moment. « Jamais on ne prescrirait un antihypertenseur ou une thérapie anticancer à un patient qui n'a pas reçu un diagnostic d'hypertension ou de cancer. Pourtant, l'on prescrit des antibiotiques (parfois sans raison le justifiant) dans un élan de sollicitude ou d'empathie », déplore-t-elle. Les prescriptions non nécessaires, le partage d'antibiotiques avec d'autres et la prise incomplète des antibiotiques prescrits contribuent à réduire l'efficacité des antimicrobiens.
Regarnir les tablettes avec des antimicrobiens de substitution résulte de processus de recherche complexes et de longue haleine. En tant que société, nous n'avons pas le loisir d'attendre ni de compter sur une production accélérée de nouveaux médicaments pour chaque agent pathogène résistant. Toutefois, nous avons la capacité de prévenir les infections, ou du moins essayer. En ce contexte de pandémie, nous pouvons faire notre part en nous conformant volontiers aux pratiques exemplaires en matière d'hygiène des mains, de distanciation, de port du masque, de désinfection, de diagnostic, de traçage des contacts et de « pas de sortie si maladie » (les 7 mesures).
Si, en tant que patient ou proche aidant, nous devons pénétrer dans un établissement de soins de longue durée, nous avons le devoir de nous protéger et de protéger nos êtres chers. En plus de vous conformer aux 7 mesures recommandées, n'hésitez pas à rappeler aux professionnels de la santé de se nettoyer les mains et de les remercier pour ce qu'ils font; si l'environnement ne vous semble pas dans un bon état de propreté ou si des instruments, tels qu'un thermomètre ou un stéthoscope, n'ont pas été désinfectés entre les patients, mentionnez-le jusqu'à ce que la situation soit corrigée; si vous devez enfiler, et retirer après usage, une blouse, un masque et des gants (ÉPI), assurez-vous d'obtenir les directives et le soutien dont vous avez besoin pour le faire de façon sécuritaire.
Les saines habitudes de vie et la prévention des maladies revêtent plus d'importance que jamais. Nous sommes les premiers responsables de notre santé et de nos comportements, et le système de santé est le premier responsable de l'utilisation appropriée des antimicrobiens et de la propreté de l'environnement de soins. Unissons-nous pour prévenir les infections.
Soyons unis pour préserver les antimicrobiens.
Nous remercions AMMI Canada pour les mises à jour de ce comte.