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10/4/2016 4:00 AM

Les Prix Innovations en éducation en sécurité des patients (IESP) rendent hommage aux organisations, aux groupes et aux individus qui font preuve de pratiques exemplaires en sécurité des patients et en amélioration de la qualité à l'aide du Programme d'éducation en sécurité des patients  – Canada (PESP – Canada).  Les formateurs en sécurité des patients des organismes de soins de santé de partout au pays peuvent être mis en nomination dans trois catégories : le pouvoir de l'individu, la puissance d'une organisation et le pouvoir d'un système.

Le lauréat du Prix IESP du Pouvoir d'un système 2016 est le Programme paramédical régional de l'Est de l'Ontario (Regional Paramedic Program for Eastern Ontario - RPPEO) en reconnaissance de son engagement et de sa contribution exceptionnels à l'amélioration de la sécurité des patients et de la qualité des pratiques, des expériences et des résultats.

En partenariat avec l'Institut canadien de la sécurité des patients, le RPPEO a modifié et personnalisé le cursus du PESP – Canada pour promouvoir l'expertise en éducation sur la sécurité des patients auprès des décideurs et du personnel de soutien essentiels aux soins pré-hospitaliers. Cet engagement envers l'édification d'une forte culture de la sécurité des patients et la promotion du changement au niveau du système de soins pré-hospitaliers en Ontario constitue un modèle pour les services médicaux d'urgence et les soins paramédicaux du pays tout entier.

Le processus de planification s'est mis en branle au début de 2015 et le concept n'a pris qu'un peu plus d'un an à s'implanter.  « C'était un concept plutôt novateur pour les paramédicaux de l'Ontario; nous avions à rassembler les gens autour de cette idée et à s'assurer qu'ils aient le temps d'intégrer le budget de ce programme dans leur exercice financier », explique Ivanette Hargreaves, directrice des Projets spéciaux et de la stratégie en matière d'éducation, RPPEO. « Ça a pris pas mal de temps et encore plus de moyens de communication que le veut la norme pour réussir.  En collaborant avec l'Institut canadien pour la sécurité des patients pour mieux communiquer et en intégrant leurs bases de données aux nôtres, en soins paramédicaux, nous avons réussi à rejoindre plus de 15 000 intervenants dans 53 centres de soins paramédicaux municipaux, huit hôpitaux à surveillance médicale de base, de nombreux établissements d'enseignement et d'innombrables groupes de travail. Le fait de travailler tous ensemble a aidé à mobiliser les acteurs du changement et à répandre cette idée à travers la province. »

Originalement, le RPPEO se disait qu'il voulait commencer modestement dans sa propre région pour établir une bonne base et ensuite gagner l'intérêt de toute la province.  Il visait attirer 30 participants à l'atelier du PESP – Canada et, en fin de compte, 40 personnes y ont assisté, en en laissant beaucoup plus sur une liste d'attente. Les participants représentaient bien le milieu des services paramédicaux : on retrouvait parmi eux des représentants de la Direction des services médicaux d'urgence du ministère de la Santé et des Soins de longue durée, ainsi que des représentants de deux programmes hospitaliers de base, de deux hôpitaux et d'un collège préparatoire.

L'atelier du PESP – Canada a fourni une excellente occasion de réseautage et de foisonnement d'idées.  Le cursus a été modifié afin d'y inclure des études de cas pertinentes, basées sur des cas cliniques réels, pour ceux et celles qui fournissent des services d'urgence.  En se servant des questions de sécurité liées aux soins des patients soulevées par les participants, nous avons pu créer une plateforme réaliste et s'en approprier le contenu, ce qui a favorisé la pérennité du programme modifié.

L'un des modules de l'atelier se concentrait sur la sécurité des médicaments et sur le bilan comparatif des médicaments utilisés en soins paramédicaux.  Inutile d'espérer qu'une autre personne ne vérifie les étiquettes des médicaments à l'arrière de l'ambulance. Le bilan comparatif des médicaments est plutôt difficile à faire quand vous avez à gérer un cas de trauma ou que vous êtes chez quelqu'un.  Les renseignements essentiels aux ambulanciers paramédicaux ne sont pas accessibles à ce moment-là, mais peuvent le devenir plus tard en milieu hospitalier. « Nous avons eu des conversations très intéressantes à propos de ces concepts clés et sur la façon de les intégrer aux soins paramédicaux », ajoute Mme Hargreaves. « En réalité, il s'agit toujours du même patient. Les mêmes concepts fonctionnent, nous n'avons qu'à les appliquer. »

Nous envisageons de faire appel à un groupe de consultants afin de peaufiner le contenu des ateliers de travail à venir et d'officialiser la sécurité des patients dans les services paramédicaux. « L'Institut canadien pour la sécurité des patients a fait un travail incroyable en unifiant les réseaux à travers le pays », souligne Mme Hargreaves. « Ça n'existe pas présentement dans les services paramédicaux.  Nous devons définir la façon de faire comprendre aux services paramédicaux qu'il faut travailler en collaboration entre organisations, plutôt que d'essayer de réinventer la roue. »

« Nous sommes vraiment fiers de recevoir le Prix du Pouvoir d'un système », ajoute Mme Hargreaves. « Notre travail ne fait que commencer.  C'est stimulant, mais un peu inquiétant parce qu'il y a beaucoup à faire. Les ambulanciers paramédicaux sont prêts à en apprendre davantage sur la sécurité des patients. Ils se préoccupent énormément des gens qu'ils soignent et ils savent que notre système de santé peut faire mieux. »